La Trilogie du
magicien noir
La Novice
Editions Bragelonne, 504 pages, traduction de C. Jouanneau, illustration de S. Collignon
La Novice est le second tome de la trilogie à succès qu'est
celle du magicien noir. Son
second livre a conforté la place de son auteur, Trudi Canavan, et
les ventes ont été à la hauteur du premier. Le livre a été
publié pour la première fois en 2002 en Australie chez Orbit Book
puis arriva dans les rayons français chez Bragelonne en 2007
Un an s'est passé depuis le conclave qui a décidé de la mise en
tutelle de Sonea sous la direction du Seigneur Rothen,
il est désormais temps pour elle de commencer ses études aux côtés
d'autres novices. Sonea sait que ce ne serait pas facile et
pourtant, elle est confrontée au mépris immédiat de l'un de
ses camarades avant même la rentrée. Celui-ci, Regin, ne
cesse de la harceler et monte même sa classe contre elle.
Dépitée, apeurée, Sonea passe son temps à
subir et fuir, jusqu'où ira la méchanceté de ce novice hautain
et orgueilleux ? De son côté, Lorlen ne supporte
plus les pensées horribles qu'il a à l’encontre de son
plus vieil ami et demande donc à Dannyl, récemment nommé
Ambassadeur en Elyne, de marcher sur les pas d'Akkarin,
suivant les traces de cinq ans auparavant afin de comprendre
d'où lui vient cet usage de la magie noire.
Prix : Bragelonne : 19, 90 €
Marion
L'avis de Marion : J'avais trouvé que le premier tome
constituait un passe temps agréable et sans plus, le deuxième tome
est plus agréable et plus complexe dépassant les simplicités du
premier volet.
L'histoire est beaucoup plus
intéressante et complexe que dans La Guilde des magiciens, qui
proposait une introduction un peu simpliste et trop lente à mon
goût. Dans La Novice, le scénario gagne en profondeur grâce à
tout le mystère qui entoure Akkarin. La manière dont l'auteur met
en scène ce mystère est d'ailleurs bien orchestré. Nous sommes
dans le second tome de la trilogie, c'est ici que, dans toutes les
trilogies de base, tombent tout d'un coup un enjeu immense qui met en
péril le monde ou une institution immense. Le tour de force de Trudi
Canavan est, selon moi, d'échapper à ce cliché. Certes, il y a
l'enjeu du haut seigneur Akkarin mais hormis le fait qu'il utilise la
magie noire qui est non tolérée car inconnue, on en sait pas plus
que cela pour le moment sur ces agissements, le lecteur ne peut faire
que des hypothèses en s'appuyant sur les pensées de Loren ou celle
de Dannyl. Le danger d'un tel procédé est de tous concentrer dans
le troisième tome qui risque d'être trop rapide : catastrophe
et résolution de celle-ci arrivant dans le même livre.
Au niveau du style d'écriture de Trudi Canavan, le reproche du
manque de clarté s'efface à moitié seulement. Certes, maintenant
que Sonea fait partie des magiciens, ils sont tous nommés et il n'y
a donc plus aucun doute sur leur identité mais les changements de
point de vue sont beaucoup trop abruptes. Rien ne signale qu'on passe
de Sonea à Dannyl par exemple. La ligne précédente on suivait les
aventures de Sonea contre Regin et la ligne suivant on a une
description d'un paysage qui s'étend sous les yeux de Dannyl qui
n'est cité que quelques lignes plus loin. Une absence de transition
qui déroute un peu. Après la faute n'est sans doute pas à l'auteur
mais peut-être plus à l'édition, j'ose espérer que ce n'est qu'un
défaut de la version ebook que j'ai lu et que les changements de
point de vue sont marqués ne serait-ce que par un saut de ligne sur
la version papier.
Les personnages sont pour le moins surprenants. Sonea est aux
antipodes de ce que je m'étais imaginée. Venant d'un quartier où
pour survivre il faut savoir se défendre et frapper plus fort que
l'autre je m'attendais à un personnage au tempérament bouillant qui
ferait face à Regin et pourtant elle fait preuve d'un sang froid
quasi inhumain. Elle se montre débrouillarde, intelligente et montre
quand même une méfiance rescapée des Taudis que je trouvais bien
vite oubliée dans le premier tome.
D'ailleurs, la quasi complète absence de Cery ne m'a pas gênée
plus que cela puisqu'il a été très bien remplacé par les rares
apparitions du fils de Rothen, Dorrien. Celui-ci est un mage
guérisseur plein d'entrain et de vie qui se distingue de son père
autant qu'il s'en rapproche.
D'ailleurs Rothen disparaît très vite lui aussi du devant de la scène remplacé par Dannyl qui prend du galon et de l'épaisseur par rapport au premier tome. Il devient même le personnage le plus intéressant pour ma part, même si les complications de Sonea sont pas désagréables rappelant un couple ennemi de notre jeunesse : Drago/ Harry.
D'ailleurs Rothen disparaît très vite lui aussi du devant de la scène remplacé par Dannyl qui prend du galon et de l'épaisseur par rapport au premier tome. Il devient même le personnage le plus intéressant pour ma part, même si les complications de Sonea sont pas désagréables rappelant un couple ennemi de notre jeunesse : Drago/ Harry.
Dannyl donc se révèle comme un personnage passionné et passionnant
profondément marqué par les ragots dont il a été l'objet mais qui
est aussi doté d'un humour et d'une pensée positive qui semble à
toute épreuve. Ses avancées dans le passé d'Akkarin rendent le
lecteur avide de détail pour comprendre ce mystérieux personnages
qu'on voit si peu.
En définitif, ce second tome est de
loin plus intéressant et révèle un potentiel qui donne envie de
lire le troisième tome très vite et même au-delà : la
seconde trilogie, Les Chroniques du Magicien noir.
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