La dimension fantastique - I

 
La dimension fantastique - I


Editions Librio, 160 pages, illustration de J.K. Potter


 
La dimension fantastique est un recueil de nouvelles d'auteurs classiques allant du début du XIXème siècle jusqu'au début du XXème, de Hoffmann à Matheson. Ce recueil est présenté par Barbara Sadoul, une auteur spécialisée dans le fantastique. La première édition chez Librio de ce recueil a été édité en 1997, il a été depuis réédité de nombreuses fois, toujours chez Librio, dont récemment en août dernier. L'objet de cette œuvre est de présenter l'évolution du fantastique classique, celui qui prends au plus profond de nous même, qui emmène dans une dimension nouvelle avec la tension de l'inconnu et du perpétuel doute : tout cela s'est-il vraiment passé ? Où sont les limites de la réalité et du rêve, à moins que ce ne soit de la folie. Le recueil présente les treize nouvelles fantastiques suivantes :


 
E.T.A. Hoffmann (1776 – 1822) : L'homme au sable

Nathanaël est un jeune homme sain d'esprit quoiqu'un peu perturbé par les terreurs de son enfance, notamment le fameux homme au sable. Ses peurs enfantines refont surface avec un mystérieux homme et le plonge dans un état proche de la folie. Aurait-il vraiment perdu la tête ?
 
Théophile Gautier (1811 – 1872) : La cafetière

Dans une campagne normande, un jeune homme et ses amis séjournent dans une grande demeure aux multiples portraits des ancêtres de l'hôte. A la nuit tombée, le jeune homme voit son monde changer et plonge dans un univers onirique dont il est le seul à faire l'expérience.
 
Edgar Allan Poe (1809 – 1849) : Le portrait ovale 

Dans une grande demeure sinistre et abandonné ce sont installés un homme blessé et son domestique. Incapable de dormir, le maître contemple les tableaux autour de lui et lit leur histoire dans un recueil trouvé près de son lit. Il remarque alors un tableau saisissant de vie et de réalisme. Il découvrira l'étrange histoire de celui-ci au fil de sa lecture.
 
Gérard de Nerval (1808 – 1855) : Le monstre vert

 Des bruits étranges, des bruits de l'enfer, surgissent d'une ancienne maison abandonnée. Une troupe des représentants de l'ordre descends alors dans les sous-sols de la maison afin d'y arrêter les responsables mais ils n'y trouvent rien que des bouteilles de vin, et pourtant les bruits continuent. Un jeune sergent athée décide d'y aller mais sa défiance sera puni.
 
Erkmann-Chatrian (1822 – 1899) et (1826 – 1890) : La montre du doyen 

 Deux jeunes musiciens montent à la ville d'Heidelberg avec l'espoir de s'y faire un peu d'argent. Sur place, ils apprennent que la ville est en proie à une vague d'assassinats plus sanglants les uns que les autres. Alors qu'ils se jurent méfiance, une nuit à l'auberge, l'assassin se montre devant eux et oublie la montre d'une de ses victimes. Un oubli qui conduit les jeunes gens, qu'on croit coupable, à l'arrestation.
 
Alphonse Daudet (1840 – 1897) : L'homme à la cervelle d'or 

C'est l'histoire incroyable d'un homme à la cervelle d'or où sa tête est effectivement sa seule richesse, une richesse qu'il va partager à son détriment.
 
George Sand (1804 – 1876) : L'orgue du titan

Un jeune apprenti suit son maître dans les montagnes pour rendre visite au frère de celui-ci. Sur le chemin du retour, quelque peu ivre, son maître emprunte le mauvais chemin et les mensonges dont celui-ci lui a gorgé l'esprit prennent vie autour de l'apprenti.
 
Auguste Villiers de L'isle-Adam (1838 – 1889) : Véra

 Traumatisé par la mort prématurée de sa femme, le comte d'Athol dépérit au point de sombrer dans une mélancolie amoureuse qui fait revivre sa femme.
 
Guy de Maupassant (1850 – 1893) : La Chevelure

 Enfermé dans un cellule, se trouve un homme qui fait peur à voir, un homme qu'on dit fou. Il serait attend d'une sorte de nécrophilie, un fantasme qui lui ronge le corps même. Quelle est donc la source de son mal ? La réponse se trouve dans son journal intime.
 
H.P. Lovecraft (1890 - 1937) : Je suis d'ailleurs

 Je suis d'ailleurs est le récit à la première personne d'un homme qui a toujours vécu dans un château immense et vieux. désireux de liberté, il prend un jour son courage à demain pour visiter le monde extérieur.

Jean Ray (1887- 1964) : La Choucroute

Un ami prête sa carte de train au personnage principal, celui-ci est enchanté et en profite pour s'évader un peu. Dans le train, il parle avec un adepte de la choucroute. A son arrêt, il est pris d'une soudaine envie de choucroute. Ce fut sans aucun doute le repas le plus étrange qu'il ait eu.

Claude Seignolle (1917 – à aujourd'hui) : Le meneur de loups

 Par une rude nuit, une rude nuit d'hiver, un voyageur fait une halte chez des paysans et réclament à manger pour lui et ses six bêtes. Des loups. Il est le meneur de loups qui terrorisent les alentours de sa réputation.
 
Richard Matheson (1926 – à aujourd'hui) : Escamotage 

 Une personne trouve un livre posé sur la table. intriguée, celle-ci commence alors une lecture surprenante. Il s'agit du récit d'un auteur qui vraisemblablement à perdu la tête ou alors, terrible hypothèse, sa vie est-elle vraiment en train de disparaitre ?
Prix: Librio: 2€

 Marion

L'avis de Marion : C'est un très bon ouvrage pour découvrir, ou redécouvrir, les auteurs classiques sous un autre aspect pour certains ou pour lire des nouvelles qui ont fait leur renommé pour d'autres. Chacune a son univers et m'a emmené dans une ambiance particulière. Il y a des hauts et des bas, pour tous les goûts et c'est ce qui est appréciable.
Tout d'abord, l'homme au sable. Bien que ne faisant pas partie de mes nouvelles préférées de ce recueil s'est montrée intrigante malgré le fait qu'on comprenne très vite que l'homme au sable n'a rien de très mystérieux. Comme à son habitude, Hoffmann installe son histoire avec soin sans lésiner sur les détails mais sans rendre l'histoire étouffante. La folie croissante du personnage et son geste final sont le point d'orgue de l'histoire qui nous laisse ce cruel doute qui caractérise le fantastique classique.
La cafetière, ah cette cafetière. Malgré le fait que je l'ai déjà lu, la nouvelle ne perds pas de son charme, Théophile Gautier transporte avec sa poétique présente dans l'oeuvre dans un monde de songe cruellement vrai qui laisse d'ailleurs le personnage perplexe sur les événements de la nuit. Une perplexité qu'on partage puisque le doute est magistralement mis en scène avec la chute finale cruelle.
Le portrait ovale m'a semblé lui aussi poétique, même si je n'ai pas aimé l'approche initiale que je trouvais sans intérêt, l'histoire du tableau suffit en elle-même à nous transporter dans cet art si parfait qui nous est décrit. L'amour inconditionnel du peintre pour son art est très bien rapporté et mit en horreur avec la fin. En somme la nouvelle m'a bien plu mais sans plus.
Le monstre vert est une de mes grosses déceptions, j'ai trouvé l'histoire sans charme, avec une écriture très simple qui ne donnait aucun relief à cette histoire. La petite morale à la fin ne m'a pas atteinte plus que cela sans doute à cause du découpage de la nouvelle par micro chapitre.
La montre du doyen est un bon récit avec une intrigue bien construite mais là je ne vois pas ce qu'il y a de fantastique, c'est une dimension de la définition qui m'échappe. Mais j'ai beaucoup aimé cette petite enquête mêlé à la terreur du personnage principal.
L'homme à la cervelle d'or est une belle nouvelle philosophique sur les richesses de l'homme mais aussi sa cupidité et le prix du sacrifice. On voit l'intérêt que crée cette cervelle en or ainsi que les efforts parentaux pour mettre leur enfant à l'abri. Oui, c'est vraiment une nouvelle qui m'a touchée et beaucoup plus.
L'orgue du titan est bien faite, c'est un texte original mais qui ne m'a pas plus ravie que cela. Les mensonges du maître déforment la vision de l'élève et cela ne m'a pas emballé. Au point que je ne vois pas quoi dire de plus sur cette nouvelle.
Véra est aussi une nouvelle passionnante où l'on voit la douleur et la torture que représente la perte de l'être aimé. Cette perte est si intense que le comte s'invente une vie avec la défunte et continue d'agir comme si elle était toujours présente à ses côtés. Cette mise en scène de la douleur m'a profondément touché. Le comte endeuillé se construit un monde auquel il croit tant qu'on se met à douter aussi. L'image finale est un beau rappel de l'amour inconditionnel à travers la mort pour tous les romantiques.
La Chevelure fait partie de ces trois nouvelles qui m'ont particulièrement frappé. Cette fascination pour la mort et les choses passés qu'a le personnage est tout à fait saisissante, le mélange avec cette addiction progressive est tout simplement remarquable. La perte de réalité et l'obsession du personnage sont magnifiquement bien représentés et m'a poussé moi-même à me laisser séduire par cette chevelure et chercher à qui elle appartenait.
Je suis d'ailleurs, je ne l'ai clairement pas aimé, l'ambiance est tendue, flou à l'image de la méconnaissance du personnage. Le flou est d'ailleurs trop présent ce qui fait que je n'ai vraiment pas tout compris à la nouvelle. J'ai d'ailleurs dû regarder des explications de l’œuvre pour comprendre la fin
Quel récit étrange que celui de La Choucroute ! C'est son grand point phare qui m'a fait l'aimer. L'homme qui n'aspirait qu'à manger une choucroute se retrouve propulsé dans une ville des plus étranges où il en devient incapable de manger cette fameuse choucroute si appétissante. Une aventure qui le traumatisera du point de vue de la choucroute, une déception qu'on partage dans l'écriture de l'absurde avec laquelle est décrite l'histoire.
Le meneur de loups est une nouvelle intéressante mais trop courte ! Claude Seignolle donne envie de poursuivre, savoir ce qui arrive à ce petit bébé qui obtient ce pouvoir important. On voit que la nouvelle est issue d'un roman, ce qui est bien joué de la part de l'auteur pour pousser à lire son roman. Ce que je vais sans doute essayer de faire.
Escamotage est de loin ma nouvelle favorite de ce recueil. L'intensité avec laquelle Matheson décrit la peur du personnage est tout à fait saisissante. J'ai hésité longuement jusqu'au dénouement: le personnage devenait-il fou ou sa vie était-elle vraiment en train de disparaître au fur et à mesure ? Les deux options sont tout bonnement improbables et c'est ce qui m'a fasciné jusqu'à la fin.

Commentaires

  1. La première fois que j'ai ouvert ce recueil, c'était en 4eme ...
    Là je l'ai ré-ouvert, mais pour tout lire !
    Alors tout d'abord L'Homme au sable ... Détestable ! J'ai détesté ! L'histoire est ... C'est bizarre parce que je ne trouve pas les mots. Cela s'rait comme une histoire déjà vu des centaines de fois et qui devient lassante. Oui j'ai eu un sentiment semblable. Enfin c'est très personnel ...
    Puis La Cafetière de Gautier ... Je l'avais déjà lu, et en la relisant j'ai toujours autant aimé ! Et puis là on est sûr d'avoir du fantastique, à la différence de la première nouvelle.
    Vient ensuite Le Portrait Ovale de Poe ... J'ai pas tout compris, mais la fin est inattendue ! Mais la façon dont Poe a annoncé cette fin la rend poétique.
    Le Monstre Vert est pas mal. Malgré le début où on ne voit pas trop l'intérêt de ce qui est raconté. Puis vient la fin où le lecteur comprends tout et voit l'intérêt de ce long récit non fantastique.
    La Montre du Doyen ... Bah y'a rien de fantastique. Certes le fantastique résiderais dans le personnage ... Et encore ! Vraiment sans plus.
    L'Homme à la Cervelle d'Or ... Très poétique, bien sympathique, adorable comme tout. Le personnage, de part son cerveau en or, littéralement, renferme en lui l'aspect fantastique de la nouvelle.
    L'Orgue du Titan ... Certes elle n'est pas si mal ... Disons qu'a mon goût ce n'est pas la pire du recueil ... Mais je ne vois pas tellement de fantastique dans cette nouvelle.
    Véra ... Fantastique à Doooonf ! Elle n'est pas si mal.
    La Chevelure ... Pas si mal mais pas si fantastique que cela ... Enfin je trouve.
    Je suis d'ailleurs ... Assez bizarre.
    La Choucroute ... Certes le titre est assez drôle, car on sait tous ce qu'est une choucroute et ca n'a rien de fantastique. Or, au fil de la nouvelle, on est comme le personnage : intrigué par l'endroit. Puis les évènements étranges s'enchainent. On est dans la même situation que le personnage : on veut s'enfuir d'ici ! La fin est assez surprenante.
    Le Meneur de Loups ... C'est la nouvelle que j'avais lu en 4eme ... Je l'aime toujours autant ! Je la trouve sympathique. Elle fait partie de mes nouvelles favorites de ce recueil.
    Enfin Escamotage ... Malgré les moments où j'ai eu du mal avec l'écriture de l'auteur, elle reste intéressante. Elle est intrigante, et surtout effrayante ! Le pauvre homme qui voit les personnes qu'il connaissait disparaitre, se demander ce qu'il se passe : est-ce lui ou les autres. On est embarqué avec cet homme, on se pose les mêmes questions que lui, on désire savoir ce qu'il se passe ! La fin nous laisse sur notre faim a mon goût ...
    Les nouvelles sont sympathiques, malgré certaines qui ne méritent pas beaucoup d'y être.

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  2. j'ai besoins d'aide je suis en 4eme et je dois choisir un bref extrait de la nouvelle "la Cafetière"(mais je dois trouvais un extrait qui donne envie de lire cette nouvelle mais qui ne dévoile pas l'intrigue) pouvez vous m'aider ? merci

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    1. Bonjour, désolée pour la réponse tardive, je n'avais pas de possibilité de me connecter.

      Je te conseillerai de prendre le passage où le narrateur voit tout s'animer et qu'il doute de ce qu'il voit.

      De environ "Tout à coup le feu prit un étrange degré d'activité" à "Oh! non, je n'ose pas dire ce qui arriva, personne ne me croirait et l'on me prendrait pour un fou."

      Cela n'en révèle pas trop car on ignore encore à ce moment que les choses prennent vie et de s'arrêter sur la mention de la folie potentielle amène à se demander ce qu'il a vu.

      En espérant avoir pu vous aider,

      Marion

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    2. merci beaucoup vous m'avez vraiment beaucoup aider

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  3. De quoi parle le meneur de loup dans les details s'il vous plaît parce que je ne le comprend pas bien

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    1. Je suis désolée, je ne saurai te répondre, je ne m'en souviens plus très bien :/

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