La Légende de
Drizzt
Nuit
sans étoiles
Editions Milady, 360 pages, illustration de T. Lockwood, traduction
de E. Betsch
Nuit sans étoiles est le
huitième roman issu de la saga La Légende de Drizzt
qui a fait de son auteur R. A. Salvatore l'un des plus lus dans son
genre. Ce genre si particulier est celui des Donjons auquel
d'innombrables livres se rattachent, tous écrits par des auteurs
différents et avant tout fans. Salvatore dédie d'ailleurs ce volume
au créateur des Royaumes Oubliés, où évolue le personnage Drizzt,
Ed Greenwood. Starless Night
a été publié dans son Etats-Unis natal en 1993, il fut publié une
première fois chez Fleuve noir en 1996 sous le titre très infidèle
de Nuit éteinte puis
fut publié de nouveau en intégrale chez Milady en 2010 puis en
poche chez le même éditeur en 2011
Prix :
Milady Brochée : 19, 10 €
Milady poche : 7, 10 €
Les héros de Castelmithral
ne sont plus que l'ombre d'eux-même depuis que le vaillant Wulfgar,
le fiancé de Catti-Brie,
s'est sacrifié pour sauver sa bien-aimée. Bruenor
s'est entouré d'un mur de mutisme tandis que Catti-Brie
pleure et déprime dans sa chambre. Drizzt,
éperdu de douleur, est ravagé par les
remords et la
culpabilité. S'il
n'était pas devenu un
renégat, jamais sa
famille n'aurait perpétré un raid à leur encontre. Il prend donc
la décision de revenir en Outreterre,
convaincu que la mort des derniers représentants de la famille
Do'Urden
n'empêchera pas les sombres
drows de marcher vers
la surface, vers ses
amis, vers Castelmithral.
Il fera donc le voyage et le plus terrible qu'il soit, convaincu
qu'il n'y aura pas de retour pour lui. Tout talentueux qu'il était,
que pouvait-il face à Menzoberrenzan
toute entière ?
Marion
L'avis de Marion :
La noirceur de Menzoberranzan, ses complots et son talent rendent ce
livre plus exquis que jamais !
Personne ne manie l'art du complot avec autant de talent que les
drows, personne ne peut donner autant de fil à retordre que ceux de
son peuple, et pourtant, Drizzt se décide à foncer droit dans la
fosse aux lions pour sauver ses amis. Acte de bravoure ou geste de
désespoir stupide ? Toujours est-il que ce geste fondamental
donne toute l'énergie et la vitalité au livre. Sans doute parce que
je suis une fan de la cité drow, donc je ne peux que trouver
jubilatoire ce nouveau livre qui lui est consacré, mais pour ma
part, je reste profondément persuadée que l'histoire est plus
complexe, plus intéressante lorsqu'il y a les elfes noirs. Les
aventures à la surface me semblent plus prévisibles, moins
haletantes. Un seul petit défaut tout de même, je trouve que dans
sa démarche, Drizzt manque tout de même cruellement de but. Certes,
il descend dans l'Outreterre pour défendre ses amis, il ne pense pas
en revenir mais jamais il n'exprime clairement ce qu'il compte faire
pour eux, comment alors qu'il est seul contre une cité de milliers
d'elfes noirs.
Le style d'écriture de R. A. Salvatore est toujours aussi fluide. Il
sait alterner les passages descriptifs qui nous ravissent en
alternant avec le récit des actions de ses héros tout en plongeant
dans leur pensée pour en faire ressortir toute leur humanité avec
ce qu'elle comporte : leur doute, leur peur, leur haine, leur
tristesse … Un maître dans son art, surtout au niveau des scènes
de combat, particulièrement nombreuses dans ce volume.
Drizzt. Voilà huit volumes qu'on le découvre, l'analyse et vit ses
aventures à ses côtés. Pourtant, il réussit à ne pas exaspérer
ni même lasser. Je découvre plus en profondeur chacune de ses
facettes avec avidité. Mieux encore, ce livre plus que tout autre
nous montre que malgré son talent, il reste un être mortel qui peut
faillir. Son esprit est troublé même s'il essaye de ne pas le
laisser paraître, ce qui lui fait commettre cette grossière erreur
qu'est son retour dans sa terre natale. Vraiment Drizzt est un
personnage qui ne cessera de me fasciner et de me plaire. Surtout
qu'il commence à songer à l'évident problème qui se profile
devant lui : sa longévité de vie. Lui qui n'est qu'un tout
jeune elfe de soixante ans, sera forcément contraint d'assister au
déclin et à la mort de ses amis, en particulier Catti-Brie qui
n'est qu'une humaine.
Catti-Brie, d'ailleurs, devient un personnage qui me plait de plus en
plus surtout dans sa souffrance. Fini le personnage niais qui essaye
de parlementer avant de frapper. La douleur d'avoir perdu son fiancé
fait qu'elle crie vengeance et réparation. Elle n'hésite plus, elle
ne tire plus avec le Cherchecoeur pour blesser et ralentir
mais pour tuer. Elle a enfin compris la dure réalité de ce monde
sans pitié. On peut enfin apercevoir la guerrière qu'elle est.
Bruenor est touchant et choquant dans sa peine. Le nain que l'on
connait est devenu quasi inexistant, ravagé par le chagrin que lui a
causé la perte de Wulfgar qu'il considérait comme son fils. Ce
retrait de Bruenor permet de donner un rôle un peu plus important
pou Régis qui, selon moi, était vraiment le minable du groupe. Il
se met à briller de qualité dans ses rares moments de présence
dans le livre.
En somme, j'ai adoré ce huitième tome qui atteint des sommets à
l'image des deux premiers tomes et du septième.
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