Le Trône de fer
Le Donjon Rouge
Editions Pygmalion, 411 pages, traduction de J. Sola, illustration de S. Youll
Le Donjon Rouge est le second tome de la saga du Trône de fer en
France mais est en réalité la seconde partie du premier tome de A
Song of Ice and Fire : A Game of Thrones de George R. R. Martin. Edité
en 1996 aux Etats-Unis par Bantam Books, cette seconde partie devenue
roman fut publié par Pygmalion en 1998 en France puis fut réédité
en 2001 par J'ai lu, en 2008 pour la version intégrale de Pygmalion
et en 2009 pour la version intégrale de J'ai lu.
La fin de ce roman correspond à la fin de la première saison
diffusée par HBO.
Devenu Main du Roi, Eddard Stark découvre petit à
petit quel homme est devenu son ami Robert Baratheon, un roi
inconséquent. Pris entre son enquête sur la mort de
Jon Arryn, l'hostilité croissante que se vouent ses
filles Arya et Sansa et les ennuis de Catelyn du fait
de l'enlèvement de Tyrion Lannister, la Main du Roi essaye
tant bien que mal de survivre et d'agir avec honneur dans le nid de
serpent qu'est Port-Réal. Cependant l'acte de Catelyn
a provoqué des mouvements armés, Tywin Lannister, père
de Tyrion, a réuni le ban. Pendant ce temps, les craintes de
Robert se concrétisent : marié à Khal Drogo,
Daenerys est enceinte. La guerre n'a jamais été aussi
proche.
Prix : Pygmalion :
21, 90 €
Pygmalion intégrale : 22, 90 €
J'ai lu intégrale : 15, 90 €
France Loisirs intégrale : 14, 90 €
Marion
L'avis de Marion : Une seconde partie à la hauteur
de la première : spectaculaire.
Finie l'introduction, place aux
choses sérieuses. L'auteur manie son intrigue avec tellement
d'habileté qu'il est impossible d'avoir des certitudes sur quoique
ce soit. Milles intrigues semblent se développer par des points de
détails infimes et ce sont mille questions qui tourbillonnent dans
ma tête. Quel personnage croire ? Du quel se méfier ?
C'est avec une précision digne d'un historien que George R. R. Martin
met en place chaque élément. Une précision qui parfois se révèle
trop précise. Notamment lorsque les deux familles en font appel au
ban, l'auteur fournit les noms de chaque représentant parfois même
avec leur fils, ce qui peut faire facilement une quinzaine de noms
lâchés d'un coup que le lecteur doit assimiler. Complexe donc mais
dont il faut faire attention car, comme le révèle la série, les
noms les plus infimes peuvent ressurgir pour un quelconque rôle plus
tard. Une difficulté aussi est de se repérer temporellement
parlant. Le roman semble presque intemporel du fait de l'absence de
marqueur temporel dans le récit mais il se passe en réalité près
de un an du début du Trône de fer à la fin du Donjon
rouge, le seul repère
étant l'âge des enfants Stark très souvent évoqué.
Une fois de plus, le style
d'écriture de George R. R. Martin m'impressionne même si des
défauts de traduction sont notables – par exemple, l'emploi d'un
mot inapproprié à l'idée de la phrase. Chevaleresque, pouilleux,
noble, traître, inculte, enfant, George Martin sait adopter tous les
types de langage pour notre plus grand plaisir. Une remarque négative
en revanche, l'auteur s'attache si bien à un style historique qu'il
en ressort aucune émotion pour les passages qui aurait dû émouvoir
le lecteur.
Ce deuxième tome est l'occasion
aussi de découvrir Tyrion qui avait eu très peu de chapitre de son
point de vue dans le tome précédent. Le lutin se révèle être
aussi habile d'esprit qu'il l'avait avancé dans le premier tome et
bien plus encore. Il se détache aussi d'une image donnée par la
série, ce qui surprendra donc les fans qui ont vu les trois
premières saisons.
De même, j'ai découvert Sansa,
qui apparaissait bien plus nigaude dans le roman que dans la série.
La jeune fille devient un personnage autrement plus courageux et plus
noble qui je dois dire m'a fortement impressionnée.
Pour le moment, Bran est un peu
laissé de côté et ne m'a pas semblé important au contraire d'Arya
et Jon Snow qui sont de loin mes deux personnages préférés.
Arya est tout simplement
incroyable pour une enfant de sept/ huit ans. L'enfant est futée,
habile, presque sans peur mais ne peux s'empêcher d'être aussi
l'enfant qu'elle est en croyant de toutes ses forces en son père
comme un être indéfectible.
De même, Jon réalise bien des
hauts faits pour un adolescent de quinze ans. Mais il est aussi un
être humain en proie à des doutes oscillant entre l'honneur que lui
a inculqué son père – seul parent qui compte plus que tout pour
lui – mais aussi le devoir et la fidélité pour quelque part que
ce soit.
Les Stark balayent tous les
autres personnages pour le moment mais c'est une tendance qui devrait
se renverser avec le prochain tome.
En somme, un deuxième roman
aussi passionnant que le premier et qui donne qu'une envie :
continuer.
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