La dimension fantastique –
III
Edition Librio, 122 pages, illustration de J. K. Potter
Nous voici une fois de plus en voyage dans La dimension fantastique
avec cette fois-ci des auteurs un peu plus variés chronologiquement
parlant. Dans ce nouveau recueil de 1999, Barbara Sadoul nous propose
six auteurs du XXème siècle et quatre du XIXème siècle qui
figurent parmi les plus célèbres de leur siècle. Avec cette
période de l'histoire littéraire, c'est un mélange entre
épouvante-horreur et fantastique qui nous berce dans ces nouvelles.
On y trouve un nouvel aspect qui se veut parfois explicatif des
légendes ou même des clichés sur nos croyances démoniaques. Une
nouvelle dimension, par rapport aux deux autres anthologies, dont
voici les auteurs :
Gustave Flaubert (1821 – 1880) : Rêve d'enfer
Sur la terre en sommeil, une voix raconte. Elle narre la vie du duc
d'Arthur d'Almaröes, une créature aux cheveux bleus et aux
ailes vertes. Il est question de savoir si une telle créature a une
âme et dans ce pari risqué ce fut celle d'une jeune fille innocente
qui fut mise en péril.
Victor Hugo (1802 –
1885) : Le Diable
chiffonnier
Comment le diable,
Asmodée, est-il devenu le
bossu boiteux de nos croyances populaires ? Hugo nous livre la
réponse dans cette courte nouvelle.
Alexandre Dumas (1802 –
1870) : Le Bracelet
de cheveux
Une brave femme, souffrante d'avoir perdu son premier enfant, ne peut
se résoudre à quitter son mari pour un voyage afin de soulager ses
douleurs. Un pressentiment la guette. Le malheur pourrait bien les
frapper de nouveau. L'infortunée ne croit pas si bien dire.
Oscar Wilde (1854 – 1900) : Le Prince heureux
Au centre d'une ville se dresse, une statue d'un prince dit bien
heureux, il brille de mille feux par sa dorure, ses rubis et ses yeux
de diamants. Mais cette statue au cœur de plomb souffre, c'est ce
qu'une hirondelle verra mieux que les hommes dont le prince est si
soucieux.
Claude Farrère (1876 –
1957) : Les Deux
Masques de cire
L'identité faciale est quelque chose de précieux dont personne ne
peut abuser celle de l'autre. Même pour un masque. Surtout s'ils
sont à l'effigie des défunts, sinon la mort exprime son dût.
Marcel Brion (1895 –
1984) : La Corne de
corail
Un italien amateur de maisons
anciennes essaye par tous les moyens de persuader le propriétaire de
l'une d'elle, qui est inhabitée depuis 40 ans, de lui vendre ou
louer. Face à refus obstiné de l'homme, le potentiel acheteur s'en
va, énervé. Ses pas le mènent à la fameuse maison. Que n'est pas
sa colère quand il se rends compte que le propriétaire lui a
menti : des personnes habitent le lieu …
Arthur Porges (1915 –
2006) : 1 dollar 98
Will, un jeune anglais un peu
rêveur, sauve une musaraigne lors d'une promenade en forêt. Sous
ses yeux ébahis, un petit dieu se transforme et lui explique qu'il
lui est redevable mais que sa faveur ne devra pas dépassé la somme
de 1 dollar 98.
Fredric Brown (1906 –
1972) : Du sang !
Vron et Dreena sont les deux
derniers vampires sur terre suite à une chasse aux vampires quand
leur espèce fut révélée au monde. Harcelés de toute part, le
couple, assoiffé, mourant de faim, ont construit une machine à
voyager dans le temps pour trouver une époque qui les aurait oublié.
Enfin, ils trouvent mais …
Ray Bradbury (1920 –
2012) : Le Vent
Herb est inquiet pour son meilleur
ami Allin. Celui-ci ne cesse de l'appeler pour lui dire qu'il est
poursuivi par le vent, qu'il veut sa mort. Au fil de la soirée et
des coups de téléphone, Herb entends la terrible paranoïa de son
ami. En est-ce vraiment une ?
Alexandro Jodorowsky (1929 –
toujours vivant) : Les
Frères Siamois
Deux frères siamois partagent la
même tête mais l'un comme l'autre ne savent pas que chacun a sa
propre conscience. Jusqu'au tragique accident.
Prix: 2 €
Marion
L'avis de Marion : Globalement, j'ai beaucoup aimé ce recueil,
même si certaines nouvelles m'ont laissée perplexe.
Rêve d'enfer fut une
nouvelle très intéressante sur la notion d'âme que peut avoir ou
non un démon. Flaubert est très descriptif, il installe vraiment
son univers en relatant la vie de son personnage Arthur.
L'installation est d'ailleurs un peu trop longue à mon goût. Mais
l'histoire devient toute suite plus intéressante avec la jeune
fille. Petit bémol pour le début et la fin de la nouvelle que j'ai
jugé incompréhensible : d'où viennent ces voix ? À qui
sont-elles ?
Le Diable chiffonnier est une
nouvelle plutôt marrante qu'angoissante. J'ai beaucoup aimé les
descriptions de Hugo sur son diable et surtout l'effet explicatif du
pourquoi de l'apparence du diable. J'ai pu y voir son acharnement,
sa perfidie mais aussi la justice à laquelle il n'échappe pas. Une
nouvelle sympathique.
Le Bracelet de cheveux est
une nouvelle sympathique même si je n'ai pas vraiment compris en
quoi toute l'histoire pouvait aboutir à la conclusion d'une
potentielle immortalité comme l'annonce l'homme au début. Finalité
de la chose, j'ai aimé la nouvelle mais n'en ai pas forcément
compris l'enjeu.
Le Prince heureux est sans
doute ma nouvelle préférée du recueil. Oscar Wilde m'a touchée
avec cette nouvelle philosophique et très attachante sur ses deux
êtres qui se rencontrent : une hirondelle amoureuse et une
statue au cœur de plomb bien battant et aimant. La touche finale est
le geste de Dieu à la fin de la nouvelle. Un coup de cœur à la
hauteur de l'auteur que j'apprécie énormément.
Les deux masques de cire est
sans doute la pire nouvelle que j'ai lu de toutes les dimensions
fantastiques. Très courte, et heureusement, la dimension
philosophique se perd dans l'absurdité de la situation et la chute
de l'histoire n'apporte rien à cause des dernières explications
qu'on aurait pu éviter. Une nouvelle dont la lecture n'apporte
vraiment rien.
La Corne de corail m'a
apporté autant que la nouvelle précédente : rien. Où est le
fantastique ? Où est le frisson qu'est sensé nous apporter la
nouvelle. Elle n'apporte rien et ne m'a fait ressentir qu'un
sentiment d'ennui. La seule chose que j'ai pensé pendant cette
nouvelle était « vivement la prochaine ».
1 dollar 98 fait parti de mes
coups de cœur. C'est une belle façon de voir la matérialité de la
vie mais aussi qu'il est possible de rendre heureux avec peu de
moyen. Rien n'est à ajouter, il suffit de lire la nouvelle pour
comprendre toute son intensité.
Du sang ! m'a fait
sourire par l'ironie de la situation dans laquelle se trouve ces deux
créatures mythiques. Elle est sans aucun doute le troisième coup de
cœur du recueil. Bien que très courte, deux pages, la nouvelle est
toute suite très prenante et toute l'ironie de la situation de ces
deux prédateurs d'humains m'a fait adhérer immédiatement.
Le Vent est une nouvelle
étrange qui nous donne la profonde angoisse que ressent Herb pour
son meilleur ami mais aussi l'exaspération de la femme d'Herb qui
voit sans cesse son mari au téléphone et même passer des nuits
chez celui-ci. La fin de la nouvelle laisse totalement abasourdi par
l'inexplication du phénomène.
Les frères siamois est une
nouvelle tout bonnement étrange. Les deux points de vue séparés
des frères qui ignorent la présence mentale est très bien faite
mais une fois de plus je n'ai pas compris ce que faisait une nouvelle
de ce genre dans un recueil de fantastique
A quel génération (age) conseille tu ce livre ?
RépondreSupprimerJe pense à partir de 12 ans environ et tout âge au dessus sans limite
RépondreSupprimerMerci :)
SupprimerY a til le tome 4?
RépondreSupprimerIl existe effectivement un tome 4, je ne l'ai pas encore acquis d'où le fait qu'il ne soit pas encore présent sur le site.
SupprimerMarion