La Trilogie de
l'Empire
Pair de l'Empire
Editions Bragelonne, 622
pages, illustration de A-C. Payet, traduction de A. Vétillard
Pair de l'Empire est le second tome de la Trilogie de l'Empire, une
série co-écrite par deux grands noms de la fantasy : RaymondE. Feist et Janny Wurts. Servant of the Empire est paru en 1990 aux
Etats-Unis. Le succès est aussi énorme aux Etats-Unis qu'à
l'étranger. La preuve en est qu'il existe pas moins de cinq éditions
différentes, en France : chez Reine Noire en 2001, chez
Bragelonne en 2004, réimprimé en 2005, réédité en 2011, chez
J'ai lu en 2006 et enfin chez Milady en 2013.
En vainquant le seigneur des Minwanabi, Mara des
Acoma s'est imposée comme une joueuse du Grand Jeu adroite
et puissante. Mais cette victoire ne signifie pas la
disparition de son ennemi puisque le fils héritier prend la tête
des Minwanabi, secondé par son cousin Tasaio, l'homme
à l'origine du complot qui a tué le père et le frère
de Mara. Celle-ci devra redoubler de prudence face à ses
ennemis redoutables, d'autant plus qu'un esclave étranger
la bouleverse et remet en question la culture tsuranie.
Mara y voit de nouveaux horizons qui ne sont pas sans danger
dans cette société retorse au sens de l'honneur
extrême.
Prix : Bragelonne :
25 €
Milady : 10, 20 €
Marion
L'avis de Marion :
Pair de l'Empire est un roman excellent qui, cependant, n'échappe
pas à quelques longueurs.
Tout d'abord, l'histoire de Mara
des Acoma est toujours aussi fabuleuse et passionnante. Les complots
se font de plus en plus subtils et dangereux et cette jeune femme
semble lutter seule contre tous. Une fois de plus, l'honneur tsurani
est au centre de tout. Il régie toutes les actions du peuple et
encore plus les nobles. Le point le plus intéressant est sans doute
l'arrivée de Kevin, cet esclave de Midkemia, qui montre un peu plus
ce qui se passe en général dans l'Empire mais surtout met encore
plus en valeur l'étrangeté de certaines pensées tsuranie. Les
longueurs s'expliquent d'une part par le nombre d'années qui passe
en un roman – presque dix ans tout de même – mais aussi par des
faits d'écritures.
Je suis toujours aussi
impressionnée par le travail d'écriture des deux auteurs. Aucune
différence n'est visible et on oublie même qu'il y a plusieurs
auteurs. Cependant, ayant lu en édition poche de 900 pages, le roman
est déjà très dense, ainsi certaines descriptions deviennent
agaçantes notamment toutes celles sur les milles et une broderies et
autres bijoux qui sont beaucoup trop abondantes à mon goût. Hormis
ce détail qui crée les longueurs en question, le style de ces deux
auteurs est toujours plaisir littéraire très apprécié.
Les mille péripéties qu'endure
la famille Acoma et la qualité que nous offre les deux auteurs fait
que le lecteur s'attache très vite aux personnages et craint sans
cesse pour leur vie. Si ce n'est pas le cas de Mara – puisque selon
toute logique, le troisième tome n'existerait pas sans elle –
Ayaki, Keoyoke, Kevin, Nacoya, Arakasi sont des personnages centraux
pour qui ont craint sans cesse. Les rares batailles sont épiques
est d'une violence sans nom, toujours régie par cette étrange
conception de l'honneur.
Dans ce nouveau roman, Mara se
révèle sous un nouveau jour : une mère aimante, une femme qui
découvre les plaisirs de l'amour mais aussi d'une froideur à toute
épreuve quand il est nécessaire et une tacticienne qui n'hésite
pas à se mettre en péril par des quitte ou double dangereux. Mara
est une héroïne qui fait des erreurs et c'est ce qui la rend si
vraie et intéressante, surtout quand ses erreurs ont des
conséquences dramatiques. Kevin, comme je l'ai déjà évoqué, est
un vent de fraîcheur dans l'entourage de Mara. Mais plus encore, il
permet aux lecteurs, qui avaient intégrés les principes tsuranis au
point de les trouver presque normaux, d'avoir un retour sur la
réalité et nous rappelle qu'effectivement, un esclave n'est pas
condamné à l'être toujours.
En somme, un nouveau tome
magistral très dense mais toujours d'aussi bonne qualité. A lire
absolument !
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