La Légende de
Drizzt
La mer des épées
Editions
Milady, 384 pages, illustration de T. Lockwood, traduction de S.
Quémener
La mer des épées est le treizième et dernier tome de La
Légende de Drizzt, fameuse saga de R. A. Salvatore. The Sea
of Swords est paru en 2001 aux Etats-Unis et fut publié comme tous
les autres tomes une première fois chez Fleuve noir puis fut réédité
chez Milady en 2011. Son succès a été tel que Milady est en
rupture de stock pour ce tome. Heureusement, la sortie poche de ce
tome a été annoncé pour septembre.
Wulfgar ne cesse d'arpenter la mer en compagnie de L'Esprit
follet de la mer à la recherche de Crocs de l'égide, son
fabuleux marteau de guerre que lui a offert son père
adoptif Bruenor. Cependant, le barbare est toujours incertain de
savoir qui il est vraiment. Est-il toujours un guerrier ?
Une chose est certaine il est avant tout père et mari,
ce qui pourrait bien le faire abandonner la poursuite. De leur
côté les Compagnons du Castel coulent des jours heureux
jusqu'à ce qu'ils interceptent une bande de brigand dont
l'une des captives a été marqué sur l'épaule par un motif
qui leur est bien connu : celui de Crocs de l'égide.
Inquiets, les compagnons partent à la recherche de Wulfgar.
Prix : Milady grand format : 19, 80€
Milady poche : à venir en septembre
Marion
L'avis de Marion :
Malheureusement, je trouve que Salvatore clôture sa saga sur une
note de déception ce qui me fait réitérer mon propos : il
aurait sans doute été préférable qu'il s'arrête à l'Invasiondes Ténèbres.
Le scénario est si maigre et
prévisible qu'il en est affligeant. J'ai été submergée par une
énorme impression de vide. Une fois de plus, il ne se passe rien
pendant les trois quarts du livre. J'ai eu l'impression que l'auteur
balade ses personnages pour avoir un livre épais et conséquent
parce qu'il y a vraiment rien de tangible dans ce roman. Pire, la fin
n'en est pas vraiment une et est aussi niaise et happy end que je
l'avais prévu.
L'écriture simple et fluide de
Salvatore, qui était un atout lors des combats, devient son plus
gros point faible dans des romans comme celui-ci car à défaut de
pouvoir se rattraper à un scénario, j'aurais aimer me rattraper à
une langue développée et plus complexe afin de ne pas sauter des
passages entiers voire des pages par ennui. Ce que j'ai été
contrainte de faire. De plus, sa façon d'utiliser toujours les mêmes
adjectifs pour les mêmes noms devient lassant au bout de treize
tomes. L'épithète homérique est un repère oral de la Grèce
antique, comme Ulysse aux milles ruses, etc., mais dans un livre
moderne qui n'a pas besoin de repère oraux, c'est très pénible de
revoir tout le temps « Taulmaril le magnifique Chercoeur »
ou encore « le drow aux pieds légers » ainsi que « les
cimeterres tournoyants » et je vous épargne ceux sur
Guenhwyvar.
Les nouveaux personnages
introduits comme l'équipage de Sheila Kree ou Le'eorinel ne se
démarquent pas d'originalité non plus. L'équipage notamment reste
dans le lieu commun de la piraterie et de l'équipage purement
féminin. Rien qui ne se détache des stéréotypes. L'auteur a
cherché à faire un effet de retardement en dévoilant tardivement
les raisons de Le'eorinel mais ce fut en vain car c'était très
facile à deviner. Nos héros restent les mêmes hormis Régis qui
semble déterminer à devenir plus héroïque. On attend un
développement des relations qui ne semble jamais venir.
En somme, La mer des épées est
une grosse déception qui ne clôture pas l'aventure des héros, ou
tout du moins ce cycle. Sur l'ensemble La légende de Drizzt est
constituée de deux tiers de qualité, avec même quelques tomes
excellents mais est trop entaché par une fin décadente. Ainsi je
confirme de nouveau qu'il aurait fallu s'arrêter au tome neuf.
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