La Légende de
Drizzt
L'Héritage
Editions Milady, 360 pages, illustration de T. Lockwood, traduction de E. Betsch
L'Héritage est le septième roman de la saga La Légende
de Drizzt, une épopée qu'on doit à R. A. Salvatore fan des
Royaumes Oubliés qu'a crée Ed Greenwood. Publié en 1992 aux
Etats-Unis, The Legacy a été édité une première fois par
Fleuve Noir en 1995 sous le titre des Revenants du fond du
gouffre. Puis l'oeuvre fut publié intégralement par Milady en
2010 en grand format puis en poche en 2011.
Des jours heureux approchent, Castelmithral grouille de nains
excités et pour cause, Catti-Brie, fille adoptive du roi
Bruenor Marteaudeguerre, se marie avec son bien aimée
Wulfgar ! Un événement majeur que ne pouvait rater Drizzt
qui revient à la demeure des nains ainsi que Régis. Drizzt
se sent en paix pour la première fois depuis longtemps, il n'a pas à
porter tous les jours ses armes et ne regrette pas un seul instant
d'avoir quitté sa cité maudite il y a de cela près de
trente années. Et pourtant, rien n'est plus fort que les liens du
sang dit-on. Il l'apprendra à ses dépens encerclé par les pièges
diaboliques de sa sœur Vierna. Notre héros s'en sortira-t-il
indemne ? Rien n'est sûr …
Prix : Milady
broché : 19, 80 €
Milady poche : 7, 10 €
Marion
L'avis de Marion :
Que dire si ce n'est : enfin le retour aux origines !
Enfin ! Je l'attendais, je
l'espérais ! Le grand retour des survivants de la famille
Do'Urden : Vierna et Dinin. La gentille sœur de Drizzt et le
grand frère traumatisé par le talent du renégat. L'histoire a de
nouveau ce piquant inédit que je n'avais pas trouvé depuis que
Drizzt a quitté le monde sous-terrain (donc depuis Terre d'Exil).
Une fois Drizzt à la surface, il n'a quasi aucune résistance digne
de ce nom (hormis Entreri que je trouve pitoyable et décevant de
tome en tome), alors avec des membres de sa famille vivant, il était
obligatoire que l’histoire prenne un tel tournant, ne serait-ce que
par logique mais aussi par intérêt au niveau des combats et surtout
pour la confrontation aux siens de Drizzt, pour sa réaction et son
moral psychologiquement parlant.
L'écriture est toujours aussi
fluide et appréciable. L'auteur est suffisamment doué de sa plume
pour m'avoir fait verser quelques larmes, chapeau bas, ce n'est pas
donné à n'importe qui. Pour moi, cela vaut toutes les belles
paroles du monde.
Les personnages évoluent dans un
bel ensemble qui me plaît décidément beaucoup.
Drizzt s'accroche à ses
principes mis une fois de plus à l'épreuve par la dure réalité–
bien aidée par sa race aussi – qu'est la vie mais grâce à cette
rencontre qu'il aurait préféré ne jamais avoir, il peut aussi
revenir sur lui-même, sur les changements qui ont survenus en
lui-même depuis que le jeune elfe qu'il était à quitter
Menzoberranzan. Une rétrospective sur soi-même bien intéressante
pour nous, lecteurs.
Wulfgar s'enfonce toujours plus
dans l'imbécilité et la brutalité de son peuple pour mon plus
grand plaisir. La perspective du mariage fait ressortir en lui tous
les préjugés dans son peuple qui considère les femmes guère mieux
que des esclaves. Bonne à procréer et à faire le repas. Bien sûr,
il ne tombe pas aussi bas auprès de sa Catt-Brie mais la bride tout
de même ce qui nous fait arriver à Catt-Brie elle-même.
La jeune femme devient donc plus
caractérielle, elle refuse d'être considérée comme un petit objet
fragile à protéger ou de ne plus prendre part au combat. Mais elle
comprend aussi le problème de son amoureux et essaye de ne pas lui
compliquer encore plus la tâche en lui faisant front directement.
Hormis cela et ses belles paroles pour Dirzzt, il faut avouer que
Catti-Brie n'a pas beaucoup d'intérêt. Quel dommage pour le seul
personnage féminin de la série.
Comme je le disais, Artemis
Entreri est un personnage décevant, il n'a qu'une obsession :
Drizzt. Une obsession qui frise le ridicule tellement elle l'obsède.
Il veut le défaire dans un combat loyal, tout en s'abstenant de
l'être lui-même, et peut-être même le tuer, mais cette idée le
satisfait et déçoit à la fois puisqu'il n'aurait plus d'adversaire
à sa taille. Une contradiction d'esprit que je comprends et conçois
aisément mais je n'en reste pas moins déçu. De plus, lui qui se
targue de travailler seul, hé bien c'est un peu loupé tout de même.
R. A. Salvatore signe un retour
au source avec ce septième tome qui en fait le meilleur depuis les
trois premiers.
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