Le Trône de Fer
La Bataille des Rois
Editions Pygmalion, 324 pages, traduction de J. Sola, illustration de
S. Youll
La Bataille des Rois est le
troisième tome de la saga du Trône de fer
en France mais correspond au premier tiers du second roman A
Clash of Kings de George
R. R. Martin.
Edité en 1998 aux Etats-Unis par Bantam Books, cette première
partie devenue roman fut publié par Pygmalion en 2000 en France puis
fut réédité en 2001 par J'ai lu, en 2009 pour la version intégrale
de Pygmalion et en 2010 pour la version intégrale de J'ai lu.
Ainsi, ce premier tiers correspond au début de la seconde saison
diffusée par HBO.
Les Sept Royaumes sont à feu et à sang depuis la mort de
Robert Baratheon et de lord Eddard Stark,
le jeune roi Joffrey Baratheon, secondé par sa mère
la reine régente Cersei Lannister, fait fi de tous les
conseils et enchaîne les actions irraisonnées. Le peuple
fuit et cherche à tout prix à se réfugier à Port-Réal
alors que pas moins de quatre rois se sont proclamés. En
effet, Stannis Baratheon, héritier légitime, complote
à Peyredragon, tandis que son frère cadet, Renly
Baratheon, a, grâce à l'appui de Hautjardin, réuni sous sa
houle la quasi totalité des terres du sud. Le Roi du Nord, Robb
Stark, ne peut se vanter de mieux mais ne cherche pas querelle
aux Baratheon, seulement aux Lannister dont il détient
toujours le fils héritier, Jaime Lannister. La guerre fait
rage mais les jeux de pouvoirs de Port-Réal ne s'arrête pas pour
autant et vont même en s'accroissant depuis l'arrivée de Tyrion
Lannister, main du roi en l'absence de Tywin Lannister,
qui s'oppose sans cesse à sa royale sœur.
Prix :
Pygmalion : 21, 90 €
Pygmalion intégrale : 22, 90 €
J'ai lu intégrale : 15, 90 €
France Loisirs intégrale : 14, 90 €
Marion
L'avis de Marion :
Une baisse de régime qui conforte mon incompréhension quant à
l'édition française, ce roman aurait gagné en intérêt à ne pas
être un roman à part. Je m'explique.
Tout d'abord, je garde toujours à
l'esprit que ce roman n'est qu'un fragment d'une unité complète et,
en tant que tel, a donc une légitimité dans son ensemble. Or, en
faire un roman à lui tout seul était une très mauvaise idée
puisque ce premier tiers comporte majoritairement qu'un résumé de
la situation de guerre des quatre puissances qui s'affrontent. La
preuve en est les point de vue de personnage : un seul pour
Catelyn – qui accompagne Robb en guerre – le reste est monopolisé
par Tyrion et Arya. De fait, ce roman paraît donc très mou n'étant
composé que d'explications stratégiques et de manigances seulement
internes à Port-Réal afin que Tyrion assiège son pouvoir.
De ce fait, le seul – et grand
– intérêt de cette partie sont les aventures d'Arya.
Qu'advient-il de cette petite fille de dix ans livrée à elle-même
parmi les recrues parfois peu recommandables de la Garde de Nuit ?
Il y a aussi un certain intérêt
aux manigances de Tyrion qui se révèle en tant que personne et se
dégage du nom des Lannister. De plus, il permet de montrer les
mécanismes du pouvoir et à quel point celui-ci est pourri de
l'intérieur.
Des petits détails d'écritures
sont gênants par moment, sont-ils dû à l'auteur ou à la
traduction, toujours est-il que des corbeaux qui parlent, pourquoi
pas, mais des corbeaux qui marmonnent,
là je dis stop. Et encore, ce n'est qu'un exemple parmi tant
d'autres.
Côté
personnage, comme signalé un peu plus tôt, seul Tyrion et Arya
sortent du lot.
Loin
d'agir comme une enfant, on en oublie qu'Arya n'a que dix ans. Elle a
peur mais s'interdit pourtant de se laisser emporter par cette peur
pour survivre à ce qui l'entoure. Elle garde quelques naïfs espoirs
de revoir son foyer mais ne s'apitoie pas sur son sort comme peut le
faire Sansa pourtant son ainé de deux-trois ans.
Tyrion
quant à lui se révèle en tant qu'homme. De loin le plus humain des
Lannister, même s'il conserve une certaine fidélité envers sa
famille, il n'hésite pas non plus à prendre des mesures qui vont
contre sa chère sœur pour le bien du royaume. Au-delà du flegme
qu'il avait montré, le lecteur peut découvrir un homme soucieux du
peuple.
En
somme, grossière erreur que d'avoir voulu faire de cette partie de A
Clash Of Kings, un roman à part, qui ne comporte aucun intérêt de
scénario mais à l'avantage de se pencher sur les meilleures
personnages – selon moi.
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